Jean-François Jacques (U. Gustave Eiffel), avec Basak Bayramoglu (INRAE-PSAE) et Klaus Eisenack (Humboldt Universität)
Cet article étudie la coopération mondiale en considérant le rôle croissant des villes aux côtés des gouvernements nationaux dans la lutte contre le changement climatique. Reconnaissant la disparité entre les objectifs de réduction des émissions négociés et les efforts d’atténuation réels, l’étude utilise un modèle théorique de jeu mettant en scène deux pays et deux villes. Elle explore la manière dont l’interaction entre les gouvernements nationaux et locaux intéressés influence le comportement coopératif et les résultats en matière de réduction des émissions. Les conclusions révèlent que les villes échouent systématiquement à atteindre leurs objectifs climatiques individuels, indépendamment de leur participation à des réseaux municipaux transnationaux (RMT). Leur décision d’adhérer à ces réseaux dépend de la rigueur des objectifs nationaux de réduction des émissions. Les villes ne rejoignent les réseaux municipaux transnationaux que si les objectifs nationaux sont suffisamment bas, ce qui les incite à fixer des objectifs locaux plus ambitieux. Les efforts d’atténuation et les objectifs locaux sont alors des substituts stratégiques par rapport à l’objectif national. Lorsque les pays poursuivent des stratégies non coopératives, des conditions émergent où les villes choisissent de rejoindre le réseau, faisant des objectifs des pays des substituts stratégiques. Dans l’ensemble, cette étude contribue à la compréhension des possibilités d’amélioration de la coopération mondiale en matière de climat en tirant parti de la participation de divers acteurs au-delà des gouvernements nationaux.