Issue d’une collaboration entre l’Oqali et les chercheurs INRAE, cette étude cherche à évaluer la contribution relative des changements de l’offre (évolution de la qualité nutritionnelle des aliments) et de la demande (changements des comportements de consommation) à l’évolution des apports nutritionnels des consommateurs, en tenant en compte de leurs revenus ou de leurs âges. Elle se concentre sur 4 catégories de produits : les chips (entre 2009 et 2011), les pizzas fraiches (entre 2009 et 2015), les pizzas surgelées (entre 2010 et 2015) et les plats cuisinés surgelés (entre 2012 et 2016). Sur les périodes étudiées, il a ainsi été montré que :

– la reformulation des produits contribue globalement à diminuer les apports en acides gras saturés (AGS) et en sel pour 3 catégories sur les 4 étudiées. Bien qu’elle profite généralement à tous les consommateurs de la même manière, l’ampleur de son impact est modérée, sauf dans le cas des chips où les recettes ont été grandement et largement améliorées entre 2009 et 2011, réduisant ainsi l’hétérogénéité des apports en AGS et en sel entre les catégories de ménages.

– le renouvellement de l’offre a un effet ambigu, selon les nutriments considérés : il joue globalement un rôle dans l’augmentation des apports en AGS pour 3 catégories sur les 4 étudiées (exception pour les chips) mais contribue à la baisse des apports en sel pour les 4 catégories étudiées.

– les changements de comportement des consommateurs se font généralement dans le sens contraire aux recommandations nutritionnelles, c’est-à-dire vers une hausse des apports en AGS et en sel pour les 4 catégories étudiées. Enfin, il est à noter que l’impact de l’offre (reformulations et renouvellement de l’offre) et de la demande (substitutions réalisées par les consommateurs) est globalement proportionnel à la consommation initiale du type de produit considéré, quelle que soit la stratification (selon le revenu ou l’âge) et la catégorie de ménages considérées.