Julie Le Gallo (CASAER & L’Institut Agro Dijon), avec Matthieu Stigler (U. Genève)
L’incendie de forêt de 2022 dans les Landes et en Gironde a été le deuxième plus grand incendie de forêt en France au cours des deux derniers siècles. Malgré son étendue, l’incendie n’a pas fait de victimes directes et peu de structures ont été détruites. L’incendie des Landes a été un événement évité de justesse : ses conséquences auraient pu être beaucoup plus catastrophiques. En 1949, la même région a connu l’incendie de forêt le plus important et le plus meurtrier jamais enregistré en France. Nous cherchons à savoir si un événement climatique extrême marquant mais évité de justesse agit comme un catalyseur pour les stratégies d’adaptation. Nous rassemblons un riche ensemble de données pour étudier les intentions et les décisions effectives des ménages en matière de migration interne. Nous établissons également un lien entre les résultats des migrations et ceux du marché du logement. Nous constatons l’existence d’un déficit d’intention, c’est-à-dire d’une différence entre les migrations envisagées et les migrations effectives, et ces intentions sont principalement motivées par l’offre. En particulier, nous observons une augmentation des inscriptions dans les régions touchées, mais pas d’effet marqué sur les migrations entrantes et sortantes. Nous observons également une légère augmentation des transactions et une augmentation de l’offre de locations de courte durée. Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que le marché des résidences secondaires a été le plus touché et qu’il existe d’importants obstacles aux migrations internes.