17 novembre 2025

Inès Chiadmi présentera sa thèse intitulée “Regulating nitrogen pollution in agriculture : modeling policy effects and farmers’ préférences”, sous la direction de Steven Van Passel et Stephan Marette, le19 novembre 2025, depuis Anvers.

 

Les engrais enrichis en azote ont joué un rôle déterminant dans la révolution agricole qui a permis à la production alimentaire de suivre le rythme de la croissance exponentielle de la population mondiale dans la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, l’utilisation généralisée d’apports azotés a eu un coût environnemental et sanitaire important, principalement en raison des excédents d’azote qui s’accumulent dans les sols et les cours d’eau. La pollution par l’azote représente donc un défi majeur pour le lien entre agriculture et environnement, qui se traduit à la fois par une utilisation inefficace des intrants au niveau des exploitations agricoles et par des externalités sociétales. Cette « double pénalité » souligne la nécessité de mettre en place des cadres réglementaires efficaces et socialement acceptables. Pour résoudre ce problème, il faut une compréhension nuancée des instruments politiques et des décisions individuelles.

Cette thèse examine comment les instruments de politique économique peuvent contribuer à la réglementation de la pollution par l’azote provenant de sources agricoles, tant du point de vue des impacts sectoriels au niveau de l’UE que de la prise de décision des agriculteurs dans le contexte flamand. La recherche commence par analyser les effets inattendus et potentiellement indésirables de la taxation des apports d’azote, qui peuvent compromettre l’efficacité des politiques. L’hétérogénéité spatiale complique encore davantage le contrôle de la pollution par l’azote, car les régions présentent des vulnérabilités environnementales différentes et des approches réglementaires différentes sont utiles. À travers le prisme des préférences des agriculteurs, la thèse examine le rôle des politiques d’information dans l’amélioration de la qualité de l’eau et des sols en Flandre grâce à des services de vulgarisation et de conseil agricoles. À l’aide d’une méthodologie similaire, l’étude examine également la conception d’un programme agro-environnemental volontaire et axé sur les résultats dans le cadre de la politique flamande en matière d’engrais. Cela comprend une analyse des compromis que les agriculteurs sont prêts à faire entre la flexibilité des calendriers agricoles et une incitation financière liée aux résultats de la surveillance des résidus de nitrates.